Voici un épisode supplémentaire de la série « L’avertissement du Président ».
Il n’est pas particulièrement rassurant en ce début d’été, période dont l’une des fonctions est l’oubli de ce qui s’est passé lors des mois précédents …
Essayons de ne pas oublier, de tenir soigneusement ensemble :
– d’une part la promesse : « Je vous servirai avec amour ».
– et d’autre part une partie de la réalité vécue par les Gilets Jaunes et certains de leurs sympathisants :
Profitons-en pour signaler la qualité du travail de David Dufresne, et son impérieuse nécessité dans le cadre du maintien d’une démocratie française à peu près convenable …
Je rajoute aussi, un peu tardivement, un lien vers « le mur jaune » … Il me semble que la « stratégie du maintien du désordre » dépasse toute mesure. Engager délibérément autant de violence (économique, sociale, symbolique, physique, …) dans le fonctionnement d’une société sans voir clairement qu’il y aura nécessairement un choc en retour encore plus violent, c’est consternant, le comble de la bêtise et du cynisme.
Cordialement
En complément de ce bref billet, voici un extrait de la Conclusion, prémonitoire, du Rapport du Défenseur des Droits de Décembre 2017 : « Le maintien de l’ordre au regard des règles de déontologie » :
« Le modèle du maintien de l’ordre qui se développe en France depuis le début des années 2000 prend une direction radicalement opposée à l’approche développée chez nos voisins européens. Loin d’apaiser les tensions et de garantir la protection de l’ordre public et des libertés fondamentales, il se révèle être contre-productif sur les court, moyen et long termes.
Pour cette raison, l’ACAT estime urgent de repenser en profondeur le modèle du maintien de l’ordre français, au risque de creuser, de manière durable, le fossé entre police et population et de générer des tensions plus grandes encore. Elle invite les autorités françaises à s’engager urgemment dans la voie empruntée par ses homologues européens. »
Rappelons aussi que l’ONU, l’OSCE, le Parlement Européen (et peut-être d’autres que j’ignore …) se sont pour le moins émus de ce qu’il faut bien appeler des violences policières.
Et pour compléter ce bien triste tableau, signalons enfin l’existence du documentaire : « Gilets Jaunes, une répression d’État ». Attention, comme il est généralement précisé, certaines images peuvent choquer …
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Dans les pages Idées du « Monde » du 28 juin 2019, Sebastian Roché – directeur de recherche au CNRS et auteur de « De la police en démocratie » – a publié un article intitulé : « Affirmer que la « police des polices » [IGPN] est indépendante est faux ». Sa conclusion est inquiétante :
« … Dans la droite ligne des prises de parole du président de la République et du ministre de l’intérieur, on constate que le procureur de Paris puis la chef de l’IGPN réfutent – et en toute indépendance – le terme de « violence policière ». … Soyons-en conscients : si les violences policières sont légales dans notre pays, le problème n’est pas moindre mais plus sérieux encore. Car la violence légale n’est pas légitime pour autant, et il est préjudiciable que les deux concepts soient confondus. … C’est à dire l’enjeu d’un examen impartial des faits par des organes indépendants auxquels le public fait confiance. Et de décisions justes dans les cours de justice. La tempête est devant nous. »