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Vous êtes antérieur à l’espace – Nisargadatta Maharaj

«À quoi correspondez-vous ? Vous êtes la conscience au travers de laquelle s’éveille le monde. Demeurez patiemment en contact avec cette valeur, ce mérite. Ne décrochez pas, ne redescendez pas dans le cérébral et l’identification au corps. Vous devez, encore une fois, posséder la ferme conviction de ne pas être concerné ni par la naissance, ni la mort.

Vous êtes semblable à l’espace … même pas l’espace : vous êtes antérieur à l’espace.

Ce que vous êtes ne peut jamais être perdu. Quoi que vous ayez perdu, ce ne sera jamais que les mots, les noms.

Je vous en ai dit assez. Quoi que vous ayez entendu, conservez- le, considérez-le, interrogez-le, méditez-le et ne faites qu’un avec cela

Nisargadatta Maharaj

26 juin 1981

« À la source de la Conscience »

Cordialement

 

Publié par Jean Bouchart d’Orval le 14 mai 2020 sur sa page fessebouc. Merci Jean.

Il me semble que la carte maîtresse de la Vision du Soi selon Douglas Harding peut vous aider à … réaliser ce dont parle Nisargadatta Maharaj :

« Vous êtes », nous sommes tous, la totalité du dessin, « the big picture ».

Mais vous êtes, nous sommes tous, d’abord l’espace d’accueil illimité & inconditionnel, le « Rien » qui explose instantanément aux dimensions du « Tout ».

Désamorçons sans tarder un éventuel « Et alors … qu’est-ce que cela change ? » avec une citation connue de Nisargadatta Maharaj :

« Quand je vois que je ne suis rien, c’est la sagesse. Quand je vois que je suis tout, c’est l’amour. Et entre les deux, ma vie s’écoule »

« Demeurez » dans le « Je Suis » central, « ne redescendez pas » dans la zone périphérique « je suis humain » pour vous réduire au seul complexe corps & mental.

« Ne faites qu’un » avec ce que vous êtes vraiment, votre & notre « autoportrait ».

Voyez … l’évidence ! Merci Douglas.

Par Jean-Marc Thiabaud

Jean-Marc Thiabaud, 65 ans, marié, deux fils, un petit-fils.
La lecture de "La philosophie éternelle" d'Aldous Huxley m'oriente précocement sur le chemin de la recherche du Soi.
Mon parcours intérieur emprunte d'abord la voie du yoga, puis celle de l'enseignement d'Arnaud Desjardins.
La rencontre de Douglas Harding en 1993 me permet d'accéder à une évidence que je souhaite désormais partager.

6 réponses sur « Vous êtes antérieur à l’espace – Nisargadatta Maharaj »

Formidable modèle de spirituel laïc que ce Nisargadatta Maharaj (au nom de guru d’une modestie toujours affirmée!) dont j’ai aussi autrefois suivi l’enseignement inspiré du vedanta quoique réactualisé ou modernisé, et à usage des chercheurs mal à l’aise avec les grandes religions. Enseignement de type « maharshien » si je puis dire, qui aurait pu développer une forme de nominalisme (« la surface de notre être n’est composé que de noms, de mots »…) si seulement l’esprit de la réflexion philosophique avait pu toucher un seul de ces gurus hindous, mais qui est aussi un parfait exemple de déni du réel, à commencer par la réalité incontournable du corps et celle de l’esprit, hélas! fort limités l’un comme l’autre, mais toujours indispensables comme on peut le constater chez ces mêmes gurus toujours sûrs de leur savoir. C’est justement à propos de ce type de sagesse apparemment universelle qu’une réflexion sur les rapports délicats entre aspiration spirituelle et engagement temporel ou encore militance politique, de celle notamment qui est la votre cher Jean-Marc et qui vous honore, s’impose et que je vous propose. Libre à vous de l’accepter sur votre beau site… Cordialement. Bruno

Bonjour Bruno,

« Laïc » est peut-être excessif dans le cas de Nisargadatta M. : il est lui aussi, me semble-t-il, d’abord profondément ancré dans la tradition hindoue … Mais son apport qui consiste à la dégager de tout le superflu est quand même remarquable. Ensuite … on apprécie ou pas. J’ai un peu de mal avec votre « obsession » de la philosophie : en ce qui me concerne je considère que c’est plus « la sagesse de l’amour » que « l’amour de la sagesse ». Ce n’est pas vraiment le sens ni la direction prise en Occident, et c’est fichtrement dommage … car c’est de cela, de Cela, que l’Occident a le plus besoin.
Avez-vous lu « Corps, Âme, Esprit » de Michel Fromaget ? Ouvrage essentiel qui permet de mieux comprendre ce qui nous intéresse. Que nous dit inlassablement Nisargadatta M. ? Que nous sommes d’abord « Esprit », ce que nous oublions toujours, avec « l’aide » perverse d’une société qui veut notre « bien » mais surtout pas notre « éveil », notre « libération », notre « 2° naissance ». Nous sommes aussi corps & mental, bien sûr, mais plus secondairement d’une part, et en considérant généralement qu’il s’agit là de la totalité de nous-même d’autre part.
Pouvons-nous vivre ainsi coupés de la dimension essentielle de nous-même ? Pouvons-nous nous engager valablement dans quelque militance que ce soit à partir d’une illusion complète sur ce que nous sommes ? Je ne pense pas, et le spectacle du monde tel qu’il va (mal) me semble conforter cette réflexion.
Il me semble que cela répond pour l’essentiel à ce que vous nommez « Contradiction spirituelle ».

Bonne journée

Jean Marc

J’ai trouvé le livre en question, je crois voir de quoi il s’agit car j’ai déjà lu ce genre de thèses, je résume : l’Occident aurait perdu son âme en se focalisant sur la raison et la science, le spirituel aurait été négligé au profit du temporel, nous serions passé d’un schéma trinitaire, archaïque et riche de potentialités, à un schéma binaire, dualiste, récent, appauvrissant et déshumanisant, l’Orient chrétien aurait conservé la richesse d’un passé englouti que nous pourrions retrouver pour spiritualiser le monde actuel, l’Occident se serait fourvoyé dans une impasse dont seuls les Orients – chrétien et asiatique – pourraient nous sauver et dont ils détiendraient les clés ultimes, et les traditions secrètes… L’auteur ne remet jamais en question ces idées en constatant par exemple que tout son ésotérisme est de facture récente, comme son anti-modernisme, anti-intellectualisme et anti-occidentalisme, que les raccourcis qu’il pratique – entre les croyances de type indo-européenne et le Moyen-âge, entre l’Antiquité des cultes à mystère et l’ésotérisme guénonien, entre les figures culturelles qu’il invoque et le Christ… – sont pour le moins un peu rapides, souvent controuvés et difficiles à démontrer… Bref, je poursuis la lecture de ce livre touffu et vous en reparle bientôt… Bruno

Bonjour Bruno,

Comment … pas la peine de continuer la lecture de ce livre, puisque vous croyez savoir ce qu’il contient.
Comme disait Paul Valéry, « croire comprendre est un état bien dangereux ».

L’Occident n’a pas perdu son « âme », il a oublié la signification de « l’Esprit ». Et à cet égard la quasi totalité du monde est occidentale.

Bonne journée

Jean Marc

J’ai parcouru l’ouvrage en question, et j’en poursuis la lecture. Première impression: celui-ci est très fouillé, très documenté, un peu trop à mon goût, car il brasse beaucoup trop large pour étayer cette thèse trinitaire. J’avoue que la thèse d’un oubli spirituel de la part de l’homme ne me paraît guère pertinente, car rien ne parvient à expliquer ni à justifier cet oubli ou cette perte, qui semble absurde. En revanche, un refoulement des origines est une idée bien plus solide car ancrée dans le cœur de chacun à proportion des résistances que nous lui opposons. De plus, cette opération est de l’ordre du refoulement et d’un refoulement originaire ou des origines… apparemment perdues. Or, ce que la psychanalyse a démontré, c’est que ce refoulement n’est pas de nature divine ou positive, mais elle est d’un ordre plus traumatisant car beaucoup plus négatif. C’est d’ailleurs la raison de cet acte de refoulement qui refuse à la conscience ce qui lui est insupportable. Or ce que la conscience ou le moi ne supporte pas, ce n’est pas de se savoir d’origine divine ou de même nature que l’Absolu ou le Soi, mais c’est de se savoir coupable d’une faute difficilement expiable qui réapparaît dans la culpabilité, et d’avouer sa faute en toute humilité. L’hypothèse d’une origine divine de l’homme ne peut que flatter son orgueil et le ravir, l’enthousiasmer, tandis que la révélation d’une faute, d’une origine négative, peccamineuse, de nature criminelle (le péché originel…), ne peut que déplaire à l’être humain. Celui-ci préférera toujours l’idée d’origine divine et délaissera l’autre. Or, ce choix n’est nullement expliqué par les auteurs comme Fromaget chez qui la faute, si elle existe, n’est qu’un oubli, au sens védantique ou néoplatonicien. Et cet oubli est aisément réparable, alors que la faute dont je parle est difficilement expiable ou pardonnable… Dès lors deux solutions s’offrent selon les conceptions établies : soit une remémoration de la part de l’être humain divisé et séparé du divin, une réminiscence à la façon platonicienne ou néoplatonicienne, mais aussi bouddhique, taoïste, védantique… Et cet oubli est réparé dès lors que l’homme se souvient de sa « divine origine ». Soit, un aveu de la faute suivi d’une demande de pardon qui établira ou rétablira l’homme dans sa fonction première ou dans sa nature véritable d’être déchu puis rédimé.
Mais entre les deux, pas de passerelle possible, car la première se contente de souligner la nature divine simplement omise par l’homme, qui n’est qu’une erreur de visée ou de compréhension de soi ; tandis que la seconde insiste sur une démarche de conversion qui situe le mal dans la faute commise par l’homme, et non dans une simple erreur, et dans le parcours de rédemption qui implique de reconnaître sa faute, d’avouer son péché pour se retrouver justifier devant un Dieu que l’être humain n’est pas et avec lequel il ne se confondra jamais.
Difficile entre la pensée des auteurs comme Fromaget et le mienne d’être plus en désaccord ou plus aux antipodes l’une de l’autre. Et je ne pense pas qu’une voie comme celle de D. Harding, proche de celle de Fromaget, puisse nous offrir une quelconque conciliation… Bruno

Merci à vous cher Jean-Marc.
Je me plonge dans le livre de M. Fromaget dès que je le trouve…
A bientôt
Bruno

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