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6 - Lectures essentielles

Un bruit de balançoire – Christian Bobin

Un précédent billet évoquait « Un bruit de balançoire », livre de Christian Bobin paru en 2017. Dans cette courte vidéo, l’auteur évoque l’esprit de son livre et nous offre en bonus un de ses magnifiques éclats de rire, ce qui, normalement, devrait inciter à le lire (0).

 

Ces quelques extraits …

« Je lutte contre la disparition … de l’attention, du sourire, de choses¹ qui n’ont aucun prix mais dont la valeur est absolue.

Je crois que l’humain se perd … un peu comme de l’eau dans du sable … le travail de l’écriture c’est le travail à l’envers … de sauver ce qui est en train de se perdre, de retrouver l’humain, la vérité des visages, la vérité des mots les plus simples.²

Pas de nostalgie. Je ne regrette pas les choses qui était avant, parce que si elles s’effondrent, c’est qu’elles n’étaient pas sûres, pas si solides. Je cherche simplement ce qui est solide et éternel.

Les meilleures choses sont devant nous, les meilleures choses sont à venir. Je suis ce malade mental, ce fou qui dit ces choses là … Je vous assure que le meilleur est à venir à travers la muraille de feu qui se dresse devant nous, de feu et peut-être encore pire, de glace.³

… illustrent bien la concordance entre les projets de la Vision du Soi selon Douglas Harding et de Christian Bobin. Le mot « projet » étant sans doute excessif, disons alors deux évidences qui infusent secrètement, simplement, discrètement, … inexorablement.

 

Cordialement

 

0 – Les livres sont fait pour être lus … et, quand il s’agit véritablement de livres, relus, relus et relus. Ceux de Christian Bobin font partie de cette catégorie.

Si vous avez un peu perdu de vue l’extrême sophistication de l’outil livre, prenez-donc le temps de regarder la vidéo insérée dans le billet « Lire … délivre ! »

Achetez vos livres dans une librairie, un de ces « points d’eau dans le désert du monde », pas « en amazonie ». Merci.

¹ – Pourquoi ne pas plutôt d’abord réaliser – simplement, concrètement, joyeusement – que notre vraie nature – espace d’accueil illimité et inconditionnel – est la seule non-chose (« no-thing ») dont la valeur est absolue, la seule réalité « solide et éternelle » ? Et ensuite percevoir toutes les choses périphériques (toutes les formes, sensations, pensées, émotions) depuis ce non-lieu central. Ce renversement de perspective permet de transformer la « lutte » en un jeu passionnant, aux résultats immédiats et durables. N’en croyez pas un traître mot, essayez, vérifiez !

² – Non seulement « l’humain se perd », mais la (dis-)société donne l’impression qu’elle n’a rien de mieux à faire que détruire l’humanité de l’homme à force de technique et de réglementation … C’est sans doute ce qu’évoquait Emil Cioran avec cette forte citation : « Le progrès est un élan vers le pire ».

L’écriture peut assurément contribuer à éviter que l’humanité ne se défasse. Mais sa situation est plutôt sombre : de plus en plus de faux livres à la durée éphémère, de plus en plus de concurrence de la part d’écrans de plus en plus sophistiqués, et pas plus de véritables lecteurs dans chaque nouvelle génération …

La Vision du Soi selon Douglas Harding constitue la plus efficace méthode pour « retrouver … la vérité des visages ». Cette « vérité » n’a peut-être jamais été aussi précisément formulée que dans « Vision » :

« … une réalité qui n’avait pas cessé de me “dévisager” : mon absence totale de visage. »

L’exercice du & des doigts pointés suffit souvent à la révéler, simplement, concrètement, joyeusement. Et un passage dans le tube finira de vous convaincre que jamais, au grand jamais, vous n’avez été face à face avec qui que ce soit au cours de votre vie.

Parfois ces quelques expériences n’accouchent que d’un : « Et alors … qu’est-ce que cela change ? » Cela change absolument tout ; cela permet de « retrouver l’humain … en train de se perdre … un peu comme de l’eau dans du sable … ». N’en croyez pas un traître mot, essayez, vérifiez !

Ce qui ne sert quasiment à rien c’est de se contenter de lire la description de ces expériences : il convient de les faire. Hors des expériences pointe de salut ! La lecture ne servira qu’ultérieurement, pour valoriser la Vision en vérifiant « si les experts ont bien pigé le truc », eux aussi.

J’aime beaucoup lire et relire les textes de Christian Bobin. Mais je préfère, et de beaucoup, Voir que :

« … tout cela était parfaitement simple, ordinaire et direct, au-delà du raisonnement, de la pensée, et des mots. En dehors de l’expérience elle-même ne surgissait aucune question, aucune référence, seulement la paix, la joie sereine, et la sensation d’avoir laissé tomber un insupportable fardeau. »

³ – Si vous n’avez pas encore eu la chance de rencontrer la Vision du Soi, effectivement « le meilleur est à venir ». Si la rencontre a déjà eu lieu et que vous valorisez cette Vision par une « discipline assidue » – mais tellement agréable & joyeuse – alors « le meilleur » est déjà là.

Quant à cette « muraille de feu … et peut-être encore pire, de glace », la Vision du Soi est peut-être, dans le prolongement de toutes les sagesses & spiritualités du monde, « le seul espoir » pour éviter que l’humanité ne s’auto-détruise …

« Le seul espoir pour ce monde dément c’est qu’une importante proportion des humains, pas nécessairement une majorité, réalise le non-né, l’éternité … le réalise et vive à partir de Cela. »

Ce qui est clair c’est que « ce malade mental, ce fou » voit très clairement le lien absolu entre la « glace » qui pétrifie les cœurs des hommes, les transforme peu à peu en robots insensibles et le « feu » qui ravage la terre et la transforme progressivement en … Mars. C’est bien connu, mais on ne le redira jamais assez, les poètes voient beaucoup plus clair & profond & loin que les scientifiques et les économistes (ces derniers ne faisant d’ailleurs nullement partie de la première catégorie).

 

Par Jean-Marc Thiabaud

Jean-Marc Thiabaud, 65 ans, marié, deux fils, un petit-fils.
La lecture de "La philosophie éternelle" d'Aldous Huxley m'oriente précocement sur le chemin de la recherche du Soi.
Mon parcours intérieur emprunte d'abord la voie du yoga, puis celle de l'enseignement d'Arnaud Desjardins.
La rencontre de Douglas Harding en 1993 me permet d'accéder à une évidence que je souhaite désormais partager.

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