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4 - Transformation personnelle & sociale Fondamentaux Transformation personnelle & sociale

« Small is beautiful – … » Quelques extraits – E.F. Schumacher

Comme annoncé dans cette présentation, voici quelques extraits de ce maître-livre :

« Or un baobab, si l’on s’y prend trop tard, on ne peut jamais plus s’en débarrasser. Il encombre toute la planète. Il la perfore de ses racines. Et si la planète est trop petite, et si les baobabs sont trop nombreux, ils la font éclater. … Enfants ! Faites attention aux baobabs !  » (Exergue)

Baobabs« Une des erreurs fatales de notre temps est de croire résolu le problème de la production. Cette illusion résulte principalement de notre inaptitude à reconnaître que le système industriel moderne, avec sa sophistication intellectuelle, épuise les richesses même sur lesquelles il s’est édifié. Pour parler le langage de l’économiste, il vit sur un capital irremplaçable qu’il considère allègrement comme un revenu. … les ressources fossiles, les marges de tolérance de la nature et la substance humaine. …

L’économie moderne est mue par une cupidité frénétique et s’abandonne à l’envie jusqu’à l’orgie. Ce ne sont pas là des caractéristiques accidentelles, mais les causes profondes du succès de son expansion. Reste à savoir si de telles causes peuvent avoir une efficacité durable, ou si elles portent en elles les germes de leur destruction. …

Personne ne travaille vraiment pour la paix, à moins de travailler d’abord pour un retour à la sagesse. … Cultiver et multiplier ses besoins est l’antithèse de la sagesse. C’est aussi l’antithèse de la liberté et de la paix. … L’économie du durable implique une réorientation profonde de la science et de la technologie, qui doivent s’ouvrir à la sagesse et même intégrer la sagesse à leur propre structure. …

La guerre est un jugement qui frappe les sociétés qui ont vécu sur des idées trop violemment contraires aux lois qui régissent l’univers. … Ne pensez jamais que les guerres sont des catastrophes irrationnelles : elles éclatent quand de mauvaises façons de penser et de vivre créent des situations intolérables. …

Le système d’économie bouddhiste … Le choix du bouddhisme comme exemple est d’ailleurs le fait du hasard. Les enseignements du christianisme, de l’islam ou du judaïsme auraient pu tout aussi bien convenir, ainsi que de n’importe quelle autre grande tradition orientale. …

L’économie du gigantisme et de l’automation est un résidu des conditions et de la pensée du 19° siècle. Elle est tout à fait incapable de résoudre le moindre problème réel de notre temps. On aurait besoin d’un système de pensée entièrement nouveau. … N’y a-t-il pas, de fait, assez de «signes des temps» qui invitent à un nouveau départ ? …

A l’heure actuelle, il est plus que probable que l’ensemble de l’humanité court un danger mortel, non parce que nous sommes à court de savoir-faire scientifique et technologique, mais parce que nous avons tendance à utiliser celui-ci de façon préjudiciable, sans la moindre sagesse. Davantage d’éducation ne peut nous aider qu’à la seule condition de conduire à plus de sagesse. …

Nous avons la raison obscurcie par une foi extraordinaire, aveugle et déraisonnable, en un ensemble d’idées fantastiques, ennemies de la vie, héritées du 19° siècle. Notre raison doit avant toute chose recouvrer une foi plus vraie que celle-là.  … L’éducation ne peut pas nous aider tant qu’elle n’accorde pas de place à la métaphysique. …

Nous souffrons d’un mal métaphysique. Le remède doit en être métaphysique. … Ce sont en effet nos convictions fondamentales qui sont en désordre et, aussi longtemps que persistera l’état d’esprit hostile à la métaphysique dont on fait preuve aujourd’hui, le désordre ira de pire en pire. …

La nature a horreur du vide. Aussi, quand le vide spirituel existant n’est pas rempli par quelque motivation supérieure, le sera-t-il nécessairement par une philosophie de la vie étriquée, mesquine, calculatrice, que l’on trouve rationalisée dans le calcul économique. …

Dans la simple question de savoir comment nous traitons la terre – notre ressource la plus précieuse après les personnes – c’est toute notre façon de vivre qui se trouve impliquée. Aussi, avant que n’évolue réellement notre politique à l’égard de la terre, un grand changement philosophique, pour ne pas dire religieux, sera-t-il nécessaire. …

De tous les changements que l’homme a introduit dans la nature, la fission nucléaire à grande échelle est sans nul doute le plus dangereux et le plus profond. En conséquence la radiation ionisante est devenue le plus sérieux agent de pollution de l’environnement, et la plus grande menace pesant sur la survie de l’homme sur terre. …

Aucun degré de prospérité ne saurait justifier que l’on accumule de grandes quantités de substances hautement toxiques, que personne ne sait rendre inoffensives, et qui font planer un danger inestimable sur la création toute entière, pour des temps historiques ou même géologiques. Agir ainsi, c’est transgresser la vie elle-même, transgression infiniment plus sérieuse que n’importe quel crime jamais perpétré par l’homme. L’idée qu’une civilisation puisse se maintenir sur la base d’une telle transgression est une monstruosité morale, spirituelle et métaphysique. Cela revient à conduire les affaires économiques de l’humanité comme si les hommes n’avaient aucune importance. …

L’inventaire de la situation indique que nous sommes en train de détruire la base même de notre existence. Quant à la réorientation, elle exige que l’on se souvienne de ce qu’est la véritable finalité de la vie humaine. D’une façon ou d’une autre, tout le monde devra prendre part dans ce grand débat. S’en remettre aux experts revient à se ranger du coté des partisans de la fuite en avant. …

Rétablir un juste équilibre entre la vie à la ville et la vie à la campagne est peut-être la tâche la plus importante qui s’offre à l’homme moderne. …

Il n’est certes pas nécessaire d’être partisan d’un égalitarisme absolu pour être à même de comprendre que l’existence de personnes démesurément riches, dans n’importe quelle société contemporaine, constitue un très grand fléau. …

Exemple, impressionnant,  de l’entreprise Scott Bader & Co Ltd.

Bref, mis à part le 3° chapitre intitulé « Le Tiers Monde » qui a un peu vieilli, tout reste bon dans cet ouvrage « d’actualité » où il n’y a presque rien à jeter … Il serait temps que nos « pseudo-élites » se mettent sérieusement à son école, avec plus de quarante ans de retard sur cette réflexion, moins « visionnaire » que nourrie de « prudentia ».

A noter que la postérité d’E.F. Schumacher est à proprement parler stupéfiante, du moins dans le monde anglo-saxon :

  • Une biographie de Barbara Wood :« Fritz Schumacher, précurseur d’une économie non violente » aux éditions du Souffle d’Or, 1997
  • un autre livre, apparemment non traduit en français : « A Guide for the Perplexed »

Quant à la tâche de reconstruction métaphysique, première des priorités, sachez que la Vision du Soi selon Douglas Harding nous fournit de très efficaces outils pour la mener à bien. Mais, comme d’habitude, n’en croyez pas un mot ! Essayez …

 

Cordialement

 

Par Jean-Marc Thiabaud

Jean-Marc Thiabaud, 65 ans, marié, deux fils, un petit-fils.
La lecture de "La philosophie éternelle" d'Aldous Huxley m'oriente précocement sur le chemin de la recherche du Soi.
Mon parcours intérieur emprunte d'abord la voie du yoga, puis celle de l'enseignement d'Arnaud Desjardins.
La rencontre de Douglas Harding en 1993 me permet d'accéder à une évidence que je souhaite désormais partager.

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