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Pour une encyclique appelant à voir le film Spotlight

J’ai proposé cette pétition (0) sur change.org cet été :

Pour une encyclique appelant à voir le film Spotlight

Le texte en est repris ci-dessous, enrichi de quelques notes de bas de page. N’hésitez pas à la signer, à la faire connaître, à m’adresser des commentaires … et surtout à voir et recommander ce grand film.

spotlight

« François¹,

J’ai été bouleversé par l’intensité du film « SPOTLIGHT », meilleur film et meilleur scénario original des Oscars 2016.

Ce film présente le travail de l’équipe du journal Boston Globe, qui a enquêté en 2002 sur un scandale impliquant des prêtres pédophiles dans la région de Boston. Il se fonde sur le reportage de la véritable équipe Spotlight, lauréate du prix Pulitzer en 2003.

globe_team2C’est pourquoi je vous demande d’inviter par une encyclique « Spotlight » tous vos évêques, tous les catholiques, toutes les femmes et hommes de bonne volonté, croyants ou non, à voir ce film (en salles, VOD, DVD, …), à réfléchir et échanger à son propos, et à tenir compte de ses enseignements.

Ce film me semble très équilibré dans sa composition. Certes il dénonce les abus sexuels de prêtres qui ont été couverts par la hiérarchie de l’Église catholique. Mais il montre très clairement que,

« s’il faut tout un village pour élever un enfant, il faut tout un village pour en abuser »

Il existe, malheureusement, des actes pédophiles dans bien d’autres institutions (éducatives, sportives, …) et au sein même des familles. Et il existe, malheureusement, bien des personnes et des institutions disposées à fermer les yeux.

Ce film se contente de seulement suggérer les abus, mais il montre sans fard leurs conséquences dramatiques : des vies détruites (suicide, drogue, dépression, violence, répétition des actes subis, …), des familles décomposées, le mensonge qui infiltre toute la société, l’omerta … Pas besoin de sensationnel, la réalité suffit.

Ce film propose de nombreux échange d’une poignante vérité. L’un d’eux est particulièrement troublant : alors que Michael Rezendes, le journaliste latino, expose à sa collègue Sarah Pfeiffer son espoir de rétablir un jour le lien avec l’Église – cette gardienne d’un Trésor de spiritualité que parfois elle ne comprend plus² – cela lui apparaît désormais impossible devant l’ampleur du scandale. Le fil d’une transmission spirituelle essentielle s’avère ainsi définitivement rompu pour cet homme. C’est une perte majeure au moment où le recours à la dimension spirituelle pourrait s’avérer décisive pour régler de nombreux problèmes³.

Une religieuse américano-canadienne, Sœur Helena Burns, critique de cinéma nord-américaine bien connue, a appelé à voir ce film.

«Pourquoi … ? Pour, en premier lieu, honorer les victimes, et deuxièmement pour comprendre comment la corruption – quel que soit sa forme – fonctionne, pour être vigilant et s’y opposer. PLUS JAMAIS.»

François,

En dépit de tous les efforts et progrès réalisés par l’Église sur cette question, le classement sans suite de l’enquête préliminaire concernant le Cardinal Barbarin, en date du 1°août 2016 (4), me semble constituer un signe que l’omerta perdure, en France et sans doute ailleurs.

Pourtant …

« Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites. »

Matthieu 25, 40 … et 45 ! (5)

C’est pourquoi je vous demande d’inviter par une encyclique « Spotlight » tous vos évêques, tous les catholiques, toutes les femmes et hommes de bonne volonté, croyants ou non, à voir ce film (en salles, VOD, DVD, …), à réfléchir et échanger à son propos, et à tenir compte de ses enseignements.

Depuis votre élection en 2013 vous avez prouvé au monde que vous êtes un homme d’intelligence & de culture, de tradition & de modernité, de douceur & de fermeté, de courage & de détermination, un véritable Pontife. Je vous remercie par avance, au nom de tous les signataires de cette pétition, de l’accueil favorable que vous  réserverez à cette demande (6).

Cordialement & sincèrement.

Jean-Marc Thiabaud

 

PS : dans le cadre de cette pétition, je n’ai aucun intérêt d’aucune sorte, ni pour qui ou quoi que ce soit, ni contre. J’essaye juste de faire humblement mon travail de citoyen.

Sachez que c’est avec un grand respect que je vous appelle directement par votre prénom, comme un ami, un frère. Ayant beaucoup lu Bernard Besret, je ne peux pas vous appeler « Très Saint Père », mais je me vois mal utiliser sa formulation : « Monsieur le Pape » (7). »

&

0 – Pourquoi ? J’ai vu ce film en début d’année 2016, mais alors que le nom de la ville de St-Jean de Maurienne figure au générique de fin – pour une triste histoire qui a été jugée et dont le coupable a été condamné – nous n’étions qu’à peine une douzaine de spectateurs répartis sur deux séances … !

Ce sont les péripéties entourant les abus du père Preynat dans le diocèse de Lyon, et notamment la fameuse déclaration du Cardinal Barbarin : « La majorité des faits est prescrite, grâce à Dieu », qui m’ont ensuite décidé à faire quelque chose, le peu que je suis en mesure de faire …

A propos de cette affaire, cf. aussi le site de La Parole Libérée.

Est-ce qu’elle a sa place sur volte-espace ? A vous de me le dire.

¹ – Ce n’est guère protocolaire d’appeler un Pape directement par son prénom, mais si le Pontifex maximus est d’abord un primus inter pares, pourquoi ne pas l’appeler simplement ainsi ? Si le succès considérable auquel est appelée cette pétition me conduit à le rencontrer un jour, je lui dirai « Frère François », promis !

² – Il s’agit d’une citation de C. G. Jung … mais n’allez pas me demander la référence. Aidez-moi plutôt à la retrouver.

³ – J’écris que « le recours à la dimension spirituelle pourrait s’avérer décisive pour régler de nombreux problèmes », mais je pense surtout que la croissance exponentielle de problèmes qui font système va nous contraindre à recourir à une approche véritablement spirituelle, à retrouver une conception anthropologique Corps & Âme – Esprit de l’être humain, pour enfin commencer à les résoudre intelligemment.

Dans cette optique, la Vision du Soi selon Douglas Harding peut constituer une aide infiniment précieuse.

L’autre option qui consisterait à aiguiser une fois de plus les baïonnettes n’est simplement pas envisageable … à part peut-être par les marchands de baïonnettes.

4 – Ces progrès sont très réels dans le diocèse de Boston … mais faudra-t-il attendre que des scandales éclatent partout pour que des mesures radicales & générales soient prises ? Et notamment dans notre douce France qui ne manque pas une occasion de rappeler qu’elle est « la fille aînée de l’Église » …  Et si nous essayions d’être un peu plus fidèles à notre « vocation » ? Il me semble humblement que cette pétition va plutôt dans le bon sens …

5 – « Alors il leur répondra : en vérité, je vous le déclare, chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, à moi non plus vous ne l’avez pas fait. » Matthieu 25, 45

6 – Je ne suis pas un « vil flatteur » : je pense sincèrement que François est un Pape de grandes qualités, affichant notamment une grande congruence entre ce qu’il dit et ce qu’il fait, ce qui est quand même le minimum qu’on est en droit d’attendre d’un Pape. Et il me semble plus que nécessaire d’encourager un Pape fermement décidé à réformer la Curie romaine

7 – Ces noms encadrent sa « Lettre ouverte au Pape qui veut nous asséner la vérité absolue dans toute sa splendeur », parue aux éditions Albin Michel en 1993. Le Pape en question était Jean-Paul II, l’auteur de « Veritatis Splendor » que Bernard Besret avait eu du mal à digérer.

« Nous sommes las de vos leçons de morale. Apprenez-nous à être plus spirituels, et la morale nous sera donnée par surcroît. N’auriez-vous pas été plus inspiré de nous initier aux profondeurs de la vie intérieure et de nous guider jusqu’aux cimes des béatitudes ? »

Par Jean-Marc Thiabaud

Jean-Marc Thiabaud, 65 ans, marié, deux fils, un petit-fils.
La lecture de "La philosophie éternelle" d'Aldous Huxley m'oriente précocement sur le chemin de la recherche du Soi.
Mon parcours intérieur emprunte d'abord la voie du yoga, puis celle de l'enseignement d'Arnaud Desjardins.
La rencontre de Douglas Harding en 1993 me permet d'accéder à une évidence que je souhaite désormais partager.

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