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Pour une déclaration de l’état d’urgence écologique mondial – Michel Terestchenko

En cherchant quelques informations sur le livre de Michel Terestchenko : « Un si fragile vernis d’humanité – Banalité du mal, banalité du bien » (0) aux éditions La Découverte, Poches, 2007, j’ai découvert sur le blog de l’auteur l’article ci-dessous, daté du 1° octobre 2016, qu’il me semble utile¹ de relayer ici :

Pour une déclaration de l’état d’urgence écologique mondial

« L’insécurité liée au terrorisme concentre toutes les inquiétudes et toutes les peurs. Il ne s’agit pas d’en contester la gravité, mais le fait est que se trouve ainsi dissimulée une insécurité infiniment plus effrayante et qui est irréversible, celle liée aux conséquences systémiques, à la fois environnementales, sociales et politiques, du réchauffement climatique². Face à l’imminence du péril, voici que devrait être décrété – par l’ONU par exemple – l’état d’urgence écologique mondial. Après tout, n’est-ce pas ce qu’a fait le gouvernement français puis le législateur, sous la pression de la population, au soir des attentats du 13 novembre ?

Les menaces que font peser la hausse incontrôlée des émissions de CO² sur le climat, et par voie de conséquence sur l’hydrosphère, la biosphère et sur les sociétés humaines (les plus pauvres d’abord) sont telles qu’elles devraient conduire à une mobilisation citoyenne globale suffisamment pressante pour contraindre les États à prendre les mesures nécessaires. Le salut, s’il est encore possible, ne viendra pas des États – la chose est claire – mais seulement de la société civile. Il n’existe aucun impératif plus urgent, plus vital et il s’impose individuellement à chacun d’entre nous.³

La catastrophe n’est pas devant nous, elle est déjà là mais nous ne la voyons pas. Nous disposons de toutes les informations scientifiques nécessaires pour nous mettre en état d’alerte maximum, seulement, voilà, cela ne suffit pas pour que nous autres Terriens agissions en conséquence. Notre responsabilité est pourtant sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Elle constitue un défi si immense à l’ordre actuel du monde qu’elle exige un changement radical de paradigme. De là vient qu’il soit probable qu’un tel changement ne survienne que lorsqu’il sera trop tard, ce qui est déjà en partie le cas.

Je ne connais aucun spécialiste des questions environnementales qui ne soit d’un profond pessimisme sur la capacité des hommes d’aujourd’hui à limiter à 2 degrés (ce qui est déjà trop) le réchauffement climatique. Les scénarios envisagent plutôt une hausse des températures d’ici la fin du siècle de 3,5 ou 4 degrés, et, les plus réalistes, de 5 ou 6, ouvrant à des perspectives proprement cauchemardesque.

Bien des livres et des articles peuvent être lus, je vous conseille entre autres :

    • Pablo Servigne et Raphael Stevens, « Comment tout peut s’effondrer » aux Éditions du Seuil (2015) ou encore …
    • « Voyage dans l’anthropocène » de Claude Lorius (un des plus grands glaciologues français) et Laurent Carpentier, publié chez Actes Sud en 2013.
    • Plus ancien, mais excellent : Gwynne Dyer, « Alerte, Changement climatique, la menace de guerre » (Robert Laffont, 2008). [Un seul extrait … largement suffisant : « Le monde perdra environ 10% de sa production alimentaire chaque fois que la température globale augmentera d’un degré et le plus gros de ces pertes se produira dans les pays tropicaux et subtropicaux. »]
    • Un des articles les plus documentés qui fait le point sur l’état des lieux a été rédigé par Dominique Bourg (4), professeur à l’université de Lausanne et vice-président de la Fondation Hulot, « Les scénarios de la durabilité » (http://bookboon.com/fr/les-scenarios-de-la-durabilite-ebook) »

 

Conférence de Dominique Bourg : « Du risque à la menace : de l’inadéquation de la notion de risque pour les enjeux écologiques globaux », Maison des Sciences Humaines de Grenoble
le Mardi, 21 juin 2016.

 

Cordialement

 

0 – Présentation de cet ouvrage :

« On a pu espérer, un temps, que les monstruosités de la Seconde Guerre mondiale étaient derrière nous. Définitivement. Or partout, à nouveau, on massacre, on torture, on extermine. Comment comprendre cette facilité des hommes à entrer dans le mal ? Michel Terestchenko rouvre ici le débat, en complétant notamment la démonstration de Hannah Arendt. Héros ou salaud ? C’est toujours une décision initiale, à peine perceptible, qui décide du côté dans lequel, une fois engagé, on se retrouvera in fine.
Mais qu’est-ce qui explique cette décision ? C’est là où l’enquête de M. Terestchenko prend toute son ampleur. Elle montre combien est stérile l’opposition entre tenants de la thèse de l’égoïsme psychologique et défenseurs de l’hypothèse d’un altruisme sacrificiel. Ce n’est pas par “intérêt” que l’on tue ou que l’on torture. Ni par pur altruisme qu’on se refuse à l’abjection.
Les travaux qui analysent les phénomènes de soumission à l’autorité, de conformisme de groupe ou de passivité face à des situations de détresse, invitent à comprendre tout autrement les conduites de destructivité. Tirant les conclusions philosophiques de recherches récentes entreprises en psychologie sociale et s’appuyant sur certains exemples historiques particulièrement éclairants, l’auteur propose de penser les conduites humaines face au mal selon un nouveau paradigme : celui de l’absence ou de la présence à soi. »

Absence ou présence à soi – et certainement aussi au Soi – même s’il va me falloir d’abord lire ce livre pour savoir si l’auteur inclut cette dimension là dans sa réflexion. Absence ou présence à ce « contenant ultime », cette « immensité intérieure », cet espace d’accueil illimité et inconditionnel – si facilement accessibles grâce à la Vision du Soi selon Douglas Harding … et pourtant si négligés … !

Rappel : la Première Personne compte toujours à partir de 0, moyen habile (upaya) de, notamment, transformer les groupes de quatre personnes en groupe de trois … Et également de réduire à néant le concept erroné d’« environnement ». Essayez, vérifiez !

¹ – En complément des quelques articles écrits sur le sujet, depuis « A fond de train … » jusqu’à « Une demande irrationnelle, le trafic aérien », en passant par … tous les autres sur ce sujet crucial.

² – « Réchauffement climatique » ne me semble pas constituer la meilleure expression possible ; « changement ou dérèglement climatique » serait beaucoup plus adapté.

Ainsi ce début d’année 2017 particulièrement chaud s’est ensuivi d’épisodes de gel dans la deuxième quinzaine d’avril qui ont détruit de nombreuses cultures fruitières en France … Certes cela s’est déjà passé ainsi en 1991, mais imaginons que cela devienne la règle à l’avenir …

³ – Il n’empêche que certains qui se prétendent pourtant « conscients », « éclairés », voire « spirituels » continuent – criminellement – de voyager et d’organiser des voyages lointains … sans doute parce qu’ils le valent bien …

Je ne regrette pas d’avoir exprimé mon total désaccord avec ces irresponsables … qui promeuvent activement les « perspectives proprement cauchemardesque » évoquées ci-dessus.

4 – Dominique Bourg est parfois controversé du fait de ses anciennes positions en faveur du  « développement durable ». Mais c’est un homme intelligent – et surtout conscient – et il a radicalement changé d’avis à propos de cet oxymore particulièrement dangereux.

Cf. notamment : « Transition écologique, plutôt que développement durable ».

 

Par Jean-Marc Thiabaud

Jean-Marc Thiabaud, 65 ans, marié, deux fils, un petit-fils.
La lecture de "La philosophie éternelle" d'Aldous Huxley m'oriente précocement sur le chemin de la recherche du Soi.
Mon parcours intérieur emprunte d'abord la voie du yoga, puis celle de l'enseignement d'Arnaud Desjardins.
La rencontre de Douglas Harding en 1993 me permet d'accéder à une évidence que je souhaite désormais partager.

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