Je suis heureux de reproduire ci-dessous le dernier paragraphe de l’épilogue de « Leurre et malheur du transhumanisme », un livre des plus éclairants. Je vous remercie par avance de ne pas vous contenter de cette toute fin de conclusion (et de mes quelques pauvres commentaires) et je vous engage vivement à lire (et relire …) soigneusement l’intégralité du livre. (0)
« De toutes les extravagances dont notre monde est envahi, les contes sur le triomphe de l’intelligence artificielle et le transhumanisme comptent parmi les plus maléfiques.¹
Ils incitent, en annonçant la mort de la mort, à persévérer sur une voie qui conduit à la mort de masse ; ils alimentent des fantasmes de surpuissance à un moment où il faudrait, plus que jamais, accepter de mettre des limites à la puissance ; ils flattent l’individualisme alors qu’il serait urgent d’assumer une communauté de destin, ils engagent à ignorer et mépriser toutes les sagesses élaborées par les hommes au fil des millénaires, en une conjoncture où celles-ci seraient nos plus précieuses ressources, ils bercent de chimères quand il faudrait se confronter à la réalité. ²
Nous sommes entrés dans des temps apocalyptiques, et nous ne sommes pas prêts. Chaque jour qui passe, nous sommes moins prêts, du fait d’un assujettissement toujours croissant à un système hors de contrôle, et d’un flot de promesses absurdes qui aggravent l’hébétude. Pour être à la hauteur de ce qui vient, ce ne sont pas d’innovations disruptives, de liberté morphologique ni d’implants dont nous aurons besoin, mais de facultés et de vertus très humaines. » ³
Cordialement
0 – Le site des éditions Desclée de Brouwer permet de Lire un extrait, soit la totalité du premier chapitre, généreusement. Mais – je rabâche – l’ensemble de la démonstration d’Olivier Rey mérite vraiment lecture intégrale.
Je vous conseille une version papier, parce que bientôt, dans moins de dix ans peut-être, ce genre de réflexion très critique envers la folie dure de la mégamachine risque fort de ne plus être facilement accessible en ligne. Ou alors seulement pour repérer ses ennemis et les envoyer en camp de rééducation idéologique … Ou mieux, leur imposer de se soigner à l’aide de « médicaments » appropriés.
Livre « éclairant » … ? Vous aurez peut-être remarqué que les deux années que nous venons de vivre en régime d’urgence sanitaire présentent quelques similitudes avec les thèses, abracadabrantesques, du transhumanisme … Ces dernières progressent, sûrement et plus si lentement que cela.
Une raison de plus de se méfier comme de la peste de Google, Apple, et autres principaux soutiens & sponsors de ce … délire. Quelques autres raisons ont déjà été exposées ici.
NB : je me suis permis de fractionner en trois parties ce qui constitue initialement un seul paragraphe … bien serré !
¹ – « Contes … les plus maléfiques » : vous connaissez sans doute des contes de fées qui aident les enfants à grandir – et plus exactement les enfants qui les écoutent et les adultes qui les lisent à grandir ensemble. Mais avec ces histoires-là on change radicalement de catégorie : c’est d’une « mise en récit » du désastre qu’il s’agit. Toujours pour les mêmes vieilles « raisons » : l’argent & le pouvoir.
Et c’est bien l’augmentation de la richesse & du pouvoir de quelques pervers qui se dissimule sous de fallacieuses promesses « d’augmentation » de tous. Des « contes » à « compter » donc. Et à stériliser des ressources – financières & intellectuelles, publiques & privées – considérables, à un moment où il y en aurait tant besoin pour des tâches autrement plus importantes & urgentes.
² – Réfléchir à toutes les implications de cette partie de paragraphe risquerait de prendre un temps infiniment plus long que celui de sa seule lecture.
Le 20° siècle a déjà fait très fort en matière de « mort de masse », même si l’on commence à l’oublier avec le temps qui passe, les derniers survivants qui disparaissent … Le 21° se préparerait-il à faire encore mieux ? Laissons de coté les « limites à la puissance » et la « communauté de destin » pour nous concentrer sur ces « sagesses » multimillénaires, « nos plus précieuses ressources ».
C’est en vérité la seule ligne directrice de volte-espace que faire connaître et honorer ces ressources – cette « hypothèse de travail minimale » – dans leur fondement le plus solide, en martelant :
- que l’éveil à notre véritable nature constitue « le seul espoir » de sauvegarder notre humanité face à tous les périls conjugués qui nous menacent
- que cet éveil n’a jamais été aussi facile d’accès qu’avec cette « entrée principale » de la Vision du Soi selon Douglas Harding
- que cet éveil si évident ne constitue qu’un point de départ, nullement un aboutissement. Cf. la 4° des « dix croyances du chercheur spirituel » recensées par mon ami Alain Bayod
- que cet éveil est la seule alternative à la mort individuelle (Cf. ce billet) et sans doute aussi à la « mort de masse » … (Cf. « Hécatombe … »)
- que se réduire à la seule zone périphérique « je suis humain » du dessin ci-dessous n’est que « chimères » et que se « confronter à la réalité » de son « autoportrait » – « Je Suis » central et totalité du dessin, « Youniverse » – est inéluctable : la seule expression de la maturité d’un être véritablement humain, la seule manière de cesser de fuir sa grandeur, de Se fuir.
Ces considérables propositions nécessitent bien entendu une soigneuse vérification. Essayez la Vision !
³ – Le « système hors de contrôle » est évoqué de temps à autre sur volte-espace, anciennement ici.
La gestion de la pandémie de Covid-19 a considérablement renforcé cet « assujettissement toujours croissant au système » et désormais la campagne électorale nous livre son lot de « promesses absurdes qui aggravent l’hébétude ». Ça continuera après les élections, rassurez-vous … !
Marie Balmary a elle aussi dénoncé ce risque, majeur : « Il ne faudrait pas que les pouvoirs publics nous asservissent maintenant à notre santé. » A une conception dramatiquement étriquée de la santé, ce qu’Olivier Rey a nommé : « L’idolâtrie de la vie » (Tract Gallimard n° 15).
Découvrir & pratiquer la Vision du Soi n’est donc pas la plus mauvaise façon de se préparer … « pour être à la hauteur de ce qui vient ». Essayez, vérifiez !