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6 - Lectures essentielles Evangile de Jean

Modeste soutien aux langues anciennes

En ces temps troublés de réforme du collège, je souhaite apporter mon  modeste soutien aux langues anciennes¹, le grec notamment, que personnellement je n’ai pas eu la chance d’étudier à l’école.

Pourquoi ce soutien ? Tout simplement parce que suite à la lecture de l’œuvre essentielle de Marie Balmary, je me suis rendu compte de l’intérêt de pouvoir lire le Nouveau Testament en grec, l’Évangile de  Jean notamment. Pour comprendre un peu mieux « nos » textes « anthropogènes »², je me suis attelé sur le tard et, je l’avoue, encore un peu trop en dilettante au grec biblique.

J’avais déjà effleuré la question et indiqué quelques ressources dans le billet « Approches de l’Évangile de Jean ». Mais je souhaite aujourd’hui faire un pas de plus.

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L’outil indispensable, modeste par la taille et immense par la qualité a pour titre :

« Petite initiation au grec des Évangiles »

C’est l’œuvre de sœur Jeanne d’Arc, co-éditée en 1990 par Les Belles Lettres et Desclée de Brouwer. Un « petit » miracle de pédagogie !

Je ne résiste pas à la tentation de vous faire part de la première phrase proposée, un extrait de Matthieu 14,11 :

« ἠνέχθη ἡ κεφαλὴ αὐτοῦ ἐπὶ πίνακι »

« Sa tête fut apportée sur un plateau »

Il s’agit bien sûr de l’épisode de la décollation de Jean-Baptiste, suite à la requête de la fille d’Hérodias au roi Hérode.

Des histoires de « tête », souvent dans une mise en scène moins macabre que celle-ci, on en retrouve dans la plupart des traditions spirituelles : le zen, l’hindouisme, chez Rûmi et certainement ailleurs en Islam, …

Et cependant il y a toujours des personnes lors des ateliers de Vision du Soi selon Douglas Harding pour demander : mais pourquoi donc autant insister sur cette « tête » ? Tout simplement parce que c’est la clé ! Pour que le Soi croisse et que le moi diminue, il n’y a guère d’autre solution que de prendre clairement conscience de notre absence de « tête » pour nous-même … Mais n’en croyez pas un traître mot, essayez, et voyez !

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Le deuxième ouvrage c’est le « Nouveau Testament Interlinéaire Grec/Français ». Cet ouvrage n’est pas vraiment bon marché, mais pour ce prix vous disposerez de quatre versions : grecque, mot à mot français, TOB et Traduction en français courant.

En beaucoup moins onéreux, il existe l’excellente traduction de Bernard Pautrat : « Évangile – Jean » aux Éditions Payot, Rivages Poche.

Sur le net vous pouvez consulter Lexilogos, et bien d’autres sites.

Le « Dictionnaire Grec-Français du Nouveau Testament » de l’Alliance Biblique Universelle peut également s’avérer utile.

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Pour une approche plus large du grec ancien vous avez également à votre disposition :

  • la méthode Assimil, « Le Grec ancien » avec trois CD
  • les ressources du site « Arrêtes ton char »
  • « Ermaion, Initiation au grec ancien », de J-V. Vernhes chez Ophrys
  • pour les plus motivés le cours de Connaissance Hellénique
  • « Trésors des racines grecques » dans la collection « Le français retrouvé » aux éditions Belin vous sera également très utile
  • Pour les amateurs de BD : « Alix, l’enfant grec » … version grec ancien !

… et bien d’autres ressources encore.

Cordialement

 

¹ – Cf. aussi l’infographie Avant/Après pour essayer d’y voir un peu plus clair.

Je ne vous dirige pas sur telle ou telle pétition, vous êtes assez « grands » pour faire ce que vous estimez avoir à faire.

Mais on ne dira jamais assez l’importance du langage pour « advenir en première personne », pour devenir réellement « sujet », surtout en notre âge de fer qui ambitionne de tous nous transformer en objets. Lisez et relisez Marie Balmary, tout …

² – Cf. ce beau passage de « La Divine Origine – Dieu n’a pas créé l’homme » aux éditions Grasset  (Chapitre six : « De l’engendrement du sujet », vers la fin du paragraphe « Genèse du fils de l’homme ») :

« Plus je relis ces textes, plus il me semble voir leur mystère s’épaissir, tout en offrant chaque fois davantage de lumière. Depuis longtemps, j’ai décidé de ne rien changer à la lettre des textes fondateurs, les considérant comme des tissus germinatifs de l’humanité, « anthropogènes* », qui, non dépouillés de leur mystère, seront à même de faire lever des générations et des générations. Ces textes, nous n’avons rien gagné à les défaire pour les expliquer. Qui peut jamais en limiter le sens, définir ce dont ils sont encore porteurs, ce qu’y trouveront nos descendants, porteurs eux-mêmes de nouvelles questions ?

Je ne viens pas vers ces Écritures pour trouver La Vérité mais pour y découvrir une vérité neuve, comme on vient chercher un nouveau fruit chaque automne au pommier du jardin. Sans disséquer le pommier.

[…]

Ma comparaison du pommier ne suffit pas : ce qui nourrit l’esprit n’est pas une chose qu’on cueille et qui a mûri sans vous. L’excellence du fruit pour l’esprit dépend de nous, dépend de l’esprit dans lequel on le cueille. »

* : Selon le beau mot de Marcel Gauchet dans « Le désenchantement du monde ».

volte-espace propose une étiquette (tag) « Balmary Marie » donnant accès aux articles qui font référence à son œuvre. De manière extensive tout ce que je propose sur ce site est en lien avec sa recherche …

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Par Jean-Marc Thiabaud

Jean-Marc Thiabaud, 65 ans, marié, deux fils, un petit-fils.
La lecture de "La philosophie éternelle" d'Aldous Huxley m'oriente précocement sur le chemin de la recherche du Soi.
Mon parcours intérieur emprunte d'abord la voie du yoga, puis celle de l'enseignement d'Arnaud Desjardins.
La rencontre de Douglas Harding en 1993 me permet d'accéder à une évidence que je souhaite désormais partager.

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