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6 - Lectures essentielles

Indigne ami du Bien Aimé – Yvan Amar

Les amis de l’ami, le blog consacré à l’enseignement d’Yvan Amar a publié le 29 avril 2015  un bel article :

« Devenez poètes … »

Le voici :

« Dans un moment de reconnaissance, il n’y a pas d’autre,
vous êtes vous-même cette reconnaissance sans objet.
C’est le vrai début de votre travail,
C’est ce qui va donner sens à votre vie,
Ce moment là peut réorganiser votre vie complètement¹.

C’est un dehors vivant, pulsant, agissant qui fait la fête.
Et vous ?
Vous êtes dans la salle d’attente alors que l’on est dans la salle des fêtes².
Pourquoi tu te fais attendre comme ça indigne ami du Bien Aimé ?
Viens danser, viens …
Pourquoi bavarder à la porte du jardin ?
Pousse la porte du Bien Aimé,
Viens déchirer tes habits, danses, nu dans sa lumière …³

Tout devient poète,
Le dehors cherche ta bouche pour se chanter
Il cherche tes pieds pour se danser
Et tes mains pour écrire des arabesques de lumière dans l’espace.
Grandir c’est ça,
C’est inventer Dieu à chaque instant sans le savoir.

C’est un miracle

C’est le seul miracle qui existe où rien n’a été touché mais tout a été changé,
Rien n’a bougé, mais tout est différent.
Le miracle ce n’est pas de s’éveiller,
Le miracle c’est de ne pas s’éveiller.
Comment faites vous pour ne pas vous éveiller ?
Vous êtes des ascètes fantastiques ! (4)

Pour nourrir le cœur d’un disciple, la poésie des grands mystiques.

Une poésie qui peut être chant
Qui peut être peinture
Qui peut être sculpture
Qui est le regard de la vie

Tous les serviteurs sont des poètes
Ils voyagent à mots ouverts. (5) »

 

Cordialement

 

¹ – Le billet « Les nourritures silencieuses »  indiquait déjà quelques liens substantiels entre l’approche d’Yvan Amar et celle de Douglas Harding.

Un atelier de Vision du Soi peut être ce « moment de reconnaissance où il n’y a pas d’autre », ce moment où il ne se passe « rien » et où « tout » peut-être « réorganisé complètement ». La seule condition, sine qua non, c’est que le « vieillard » en nous se donne entièrement à ce moment, avec l’attention, la capacité d’émerveillement et la simplicité d’un enfant :

« Le vieillard n’hésitera pas à interroger l’enfant de sept jours à propos du lieu de la vie et il vivra. »

Évangile de Thomas, logion 4

² – Svami Prajnanpad évoquait une vie devenue « a festival of newness ». Et Arnaud Desjardins proposait une image similaire à celle d’Yvan : de mémoire, pourquoi restez-vous dans la cour, exposé au froid et aux intempéries, alors qu’il serait si simple d’entrer dans une pièce abritée, chauffée, confortable  … ?

³ – Et oui, à la différence d’autres champs de l’activité humaine, ici, sur le bord ce n’est pas dedans ! C’est sans doute la peur, la peur de ce « tout différent » qui nous paralyse sur le bord, à la porte, en lisière … Et au moins autant la peur de ce « rien n’a changé », alors que nous sommes si avides de nouveauté exotique, exceptionnelle, divertissante, « parce que nous le valons bien » ! Pourtant nous savons bien qu’en restant dehors il ne se passera rien, jamais … Que la souffrance continuera d’empirer …

« Chercher » en ayant d’emblée renoncé à « trouver », ce n’est que la quintessence du masochisme, « vouloir souffrir sa peine et non s’en consoler ».

L’Évangile de Thomas revient sur ce thème à de nombreuses reprises : « chercher sans cesse jusqu’à trouver et être troublé », « descendre dans le puits », « entrer dans la chambre nuptiale », « se débarrasser de ses vieux vêtements », etc …

4 – Cette rude parole d’Yvan Amar peut vous choquer, mais elle est pourtant si rigoureusement vraie. Et je ne résiste pas au plaisir de rajouter une louche de spirituellement incorrect : parvenir à ne pas s’éveiller avant Douglas et la Vision du Soi c’était déjà une performance, mais depuis, cela dépasse l’entendement … (A vos commentaires !)

Mais rappelez-vous, l’éveil ce n’est que le « vrai début de votre travail ».

5 – Et donc tous ceux, très nombreux, qui ne « parlent » qu’avec des « éléments de langage » soigneusement calibrés, ne sont en aucune façon des « serviteurs ». Au contraire, ils ne vivent que pour se servir.

« Malheureux l’homme que le lion mangera, l’homme deviendra lion. »

by-nc-sa

Par Jean-Marc Thiabaud

Jean-Marc Thiabaud, 65 ans, marié, deux fils, un petit-fils.
La lecture de "La philosophie éternelle" d'Aldous Huxley m'oriente précocement sur le chemin de la recherche du Soi.
Mon parcours intérieur emprunte d'abord la voie du yoga, puis celle de l'enseignement d'Arnaud Desjardins.
La rencontre de Douglas Harding en 1993 me permet d'accéder à une évidence que je souhaite désormais partager.

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