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4 - Transformation personnelle & sociale Fondamentaux Transformation personnelle & sociale

Hécatombe …

En caressant les pentes enneigées du Beaufortain (Rocher des Enclaves) le dimanche 8 mars, avec mes peluches à la montée et les semelles de mes skis à la descente, je me demandais bien quel type de billet je pourrais bien écrire à l’occasion de la Journée internationale pour les droits des femmes. Être espace d’accueil – illimité & inconditionnel – pour tant de beauté naturelle n’est pas des plus propices à un quelconque fonctionnement mental : être – être tout ce qu’accueille cet espace – suffit amplement. (0)

Mais l’actualité m’a vite rattrapé au retour en jetant un œil sur les chapeaux de Mediapart, avec cet ahurissant … « dérapage » : « la répression policière de la manifestation féministe non mixte du 7 mars »

Est-ce « un tournant dans l’exercice de l’hyper-violence du pouvoir macronien » ? Comment savoir ? Ce qui est clair c’est que notre Président confirme une fois de plus « l’avertissement »« ne me laissez pas vous défaire » –  qu’il nous avait donné dès le départ, que Marie Balmary a si bien su décrypter, que si peu ont osé relayer et que quasiment personne n’a réellement entendu. Les conséquences d’un tel auto-aveuglement se sont bien sûr produites, et c’est sans doute loin d’être fini …

En visionnant les quelques vidéos disponibles de cette affaire, je me disais que les membres des « forces de l’ordre » sont superbement équipés extérieurement : casques, boucliers, protections diverses, tonfas, gaz lacrymogènes, moyens de communication et de surveillance, etc … Mais, je me disais aussi que, pour la plupart, ils semblent dépourvus de l’essentiel intérieurement :

  • une conscience² pour désobéir aux ordres – inadaptés, imprécis, contre-productifs … – de leur ministre de tutelle et/ou du Préfet de Police de Paris
  • et ces « choses »³que chantait si bien Georges Brassens !

« C’est à peine si j’ose

le dire tellement c’est bas

ces furies comme outrage ultime

leur auraient même coupé les choses

Par bonheur ils n’en avaient pas.

Par bonheur ils n’en avaient pas.« 

 

Cordialement

 

0 – Certains billets précédents concernent cette journée particulière :

Journée des femmes …

Catherine Harding

La cause des … humains – Marie Balmary

Et aussi : « Assez », …

¹ – Je préfère écrire « dérapage » … Je n’ose pas envisager que ce qui s’est passé ait été planifié et exécuté. C’est mon coté « Bisounours » … !

² – Le maintien de l’ordre dans une société démocratique est assurément un métier difficile. Il nécessiterait des personnes solides sur tous les plans, pas seulement des costauds & cogneurs, trop prompts à la violence. La France a connu de tristes épisodes de violences policière comme lors de la guerre d’Algérie. Mais le quinquennat actuel présente déjà, à mon humble avis, un bilan bien excessif en période « normale ». Le retour de bâton risque lui aussi d’être très violent. Aucun de nos « responsables » ne doit rêver qu’il serait possible d’injecter autant de violence dans une société sans qu’elle resurgisse un peu plus tard, d’une manière ou d’une autre.

Je risque d’être accusé de me rapprocher – dangereusement – du point Godwin, mais je ne peux m’empêcher de rapprocher toutes ces violences de celles relatées dans le quatrième chapitre, « Des tueurs ordinaires » du livre important de Michel Terestchenko : « Un si fragile vernis d’humanité – Banalité du mal, banalité du bien ». Ce chapitre étudie les faits relatés par deux autres ouvrages :

Des hommes lambda – artisans, commerçants, petites employés, … –  braves pères de familles, quasiment indemnes de la contagion nazie, se transforment presque tous en assassins zélés de tous les juifs que le système leur désigne … Je ne suis pas certain que le mystère de cette horreur ait été suffisamment étudié et que nous ayons retenu cette coûteuse leçon. Nous nous refusons toujours à cette indispensable « transformation totale du sens de la grandeur ».

Qu’est-ce que les « forces de l’ordre » évoquées plus haut ne seraient pas capables de commettre envers un quelconque bouc émissaire  dans un contexte un peu similaire … ?

³ – J’espère ne pas être en train de faire du sexisme primaire en évoquant ces « choses ». Elles symbolisent ici, de manière abusive assurément, et pour tous les êtres humains indépendamment de leur sexe, le courage :

  • le courage d’être soi-même … poussé si possible jusqu’à incarner le Soi ;
  • le courage de placer cet achèvement & commencement au rang de priorité absolue ;
  • le courage d’aligner sa vie sur cet éveil … quoi qu’il en coûte.

Rêve insensé, impossible ? Pas depuis qu’est advenue la Vision du Soi selon Douglas Harding. Essayez, vérifiez.

Voici quelques extraits de la conclusion du livre de Michel Terestchenko – qu’il faudra bien reprendre de manière spécifique ultérieurement tant ils sont essentiels :

« Ces traits de caractère définissent ce que j’appelle, faute de mieux, “la présence à soi”, … C’est le propre, en effet, d’un moi fortement structuré par une vigoureuse “ossature” morale intérieure, animé de puissantes convictions personnelles, de pouvoir opposer la résistance de sa liberté inaliénable, malgré la peur, les privations, les angoisses, les risques, et aussi la considération de l’intérêt bien compris, à l’oppression qui transforme le plus grand nombre en une masse asservie. (Page 290) …

Que cette présence à soi plonge ses racines dans les structures fondamentales d’un “caractère”, d’un être suffisamment constitué et structuré pour ne pas s’abandonner aux exigences d’une altérité quelconque (sociale, politique, militaire, etc.), qui attend de lui précisément qu’il abandonne et sacrifie ses sentiments, ses convictions, et aussi sa misérable subjectivité égoïste, dans cette “obéissance de cadavre” (Kadavergehorsam) dont parlait Eichmann, cela n’est possible que si, en dernier ressort, l’être ne s’identifie pas à cette définition égocentrique de soi, que si le “soi” auquel il demeure présent n’est pas réductible à ce que nous appelons le “moi” et dont l’identité est plus “relationnelle” que substantielle et se définit par cette identité d’emprunt, cette identité vide, qu’est l’image sociale de soi.

Quelle est la mature de cette identité substantielle ? La tradition philosophique ne nous est pas d’un grand secours sur ce point. Ni l’ego cogito cartésien, ni l’ego transcendantal de Kant, ni la pompeuse notion de “sujet” ne donnent de voie d’accès à ce que la notion de “soi” désigne : l’intériorité, l’“homme du dedans”, un fonds qui est la réserve de notre liberté inaliénable où l’être se rassemble dans l’unité de ses facultés. Mais ce qui constitue ce fonds a toutes les allures d’une énigme. (Page 291) …

En remontant de causes en causes, nous avons mis en évidence le facteur qui est, à nos yeux, l’une des raisons principales qui expliquent pourquoi les hommes deviennent le jouet de facteurs qui les transforment parfois en exécuteurs d’ordres cruels : leur incapacité à se poser comme des sujets conscients, libres et autonomes, et qui agissent dans ce que nous appelons “la présence à soi”. Et cette incapacité se rapporte ultimement à la fragilité, à la vulnérabilité de l’identité humaine. (Page 292) …

S’il est une leçon qui se dégage des analyses qui précèdent, c’est qu’il appartient à chacun de se prémunir contre sa propension à la docilité afin d’être préparé à agir, dans les circonstances où s’exercent les injonctions d’une autorité “destructrice”, en accord avec les principes auxquels il adhère et qu’il lui est demandé de mettre de côté. Qui doutera qu’il se trouve de nombreuses situations dans la vie sociale où pareille vigilance trouve à s’exercer ? » (Page 293)

Adèle Haenel – Césars 2020

Je laisse la conclusion à une dame :

« Vous exigez le respect entier et constant. Ça vaut pour le viol, ça vaut pour les exactions de votre police, ça vaut pour les césars, ça vaut pour votre réforme des retraites. C’est votre politique : exiger le silence des victimes. Ça fait partie du territoire, et s’il faut nous transmettre le message par la terreur vous ne voyez pas où est le problème. … Nous n’avons aucun respect pour votre mascarade de respectabilité. Votre monde est dégueulasse. Votre amour du plus fort est morbide. Votre puissance est une puissance sinistre. Vous êtes une bande d’imbéciles funestes. Le monde que vous avez créé pour régner dessus comme des minables est irrespirable. On se lève et on se casse. C’est terminé. On se lève. On se casse. … »

Virginie Despentes

Césars : «Désormais on se lève et on se barre»

 

Par Jean-Marc Thiabaud

Jean-Marc Thiabaud, 65 ans, marié, deux fils, un petit-fils.
La lecture de "La philosophie éternelle" d'Aldous Huxley m'oriente précocement sur le chemin de la recherche du Soi.
Mon parcours intérieur emprunte d'abord la voie du yoga, puis celle de l'enseignement d'Arnaud Desjardins.
La rencontre de Douglas Harding en 1993 me permet d'accéder à une évidence que je souhaite désormais partager.

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