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1 - Pratique de la Vision du Soi Fondamentaux Vision du Soi

Daruma Otoshi, versus Vision du Soi

Dans l’article intitulé « Le moine de Tokyo » figure l’image d’un jouet traditionnel japonais, Daruma Otoshi, reprise ci-dessous.

Le but de ce jeu d’adresse est assez simple : il consiste à enlever, de bas en haut, les cinq anneaux en tapant latéralement avec le marteau sans faire tomber les autres pièces. Le jeu est fini quand il ne reste plus que la tête.

Une version Vision Sans Tête de ce jeu, sans doute plus conforme à la tradition transmise d’Inde en Chine par Daruma, nom japonais de Bodhidharmaet qui deviendra le Ch’an puis le Zen, serait selon moi la suivante.

La pièce figurant  la tête ayant été aplanie pour pouvoir être placée tout en bas de la pile, le but du jeu consisterait à l’éjecter de la pile avec le marteau en conservant l’équilibre des cinq autres pièces. Le jeu serait fini dès qu’il ne reste plus de … tête !

Un jeu à un seul coup gagnant, peut-être un peu court mais d’une exceptionnelle richesse pédagogique et symbolique, un koan joué, un « Game for the Kingdom » bien dans l’esprit, joueur et pragmatique de Douglas Harding. Le jeu terminé ouvrirait sur la contemplation de la lumière de l’arc en ciel, figuré par les cinq anneaux colorés … Claire lumière du vide, Lumière qui luit dans les ténèbres (φῶς),Lumière qui illumine tout homme, …

Lumière qui serait vue à la manière de Simone Weil dans « La pesanteur et la grâce » :

« Voir un paysage tel qu’il est lorsque je n’y suis pas. »

Cette fulgurance de Simone Weil résume assez bien le projet de la Vision du Soi : voir depuis la Première Personne, depuis le « Je Suis » central, et pas seulement à partir de notre petite troisième personne, notre ego confiné & isolé en périphérie. Voir depuis la transparence absolue de l’Esprit, et pas seulement à partir des yeux du Corps recouverts par les innombrables filtres de l’Âme.

Mais il m’est impossible de conclure cet article autrement que par cette autre citation : « Arrête de rigoler papa, on joue. »

 

Cordialement

 

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Par Jean-Marc Thiabaud

Jean-Marc Thiabaud, 65 ans, marié, deux fils, un petit-fils.
La lecture de "La philosophie éternelle" d'Aldous Huxley m'oriente précocement sur le chemin de la recherche du Soi.
Mon parcours intérieur emprunte d'abord la voie du yoga, puis celle de l'enseignement d'Arnaud Desjardins.
La rencontre de Douglas Harding en 1993 me permet d'accéder à une évidence que je souhaite désormais partager.

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